Il était une fois ...

C'est l'heure de l'histoire du soir les enfants ! Asseyez vous autour de moi, chacun a son coussin ?

Il était une fois une jeune fille qui était à l'hôpital, au beau milieu de patients de plus de 70 ans, j'ai nommé le service Urologie.

Durant 10 jours, son chirurgien passa quasi quotidiennement, entouré d'une armée d'internes/externes/SNI (soignant non identifié). Il baragouinait quelques termes bizarres, demandait une fois sur trois comment elle allait, l'engueulait la plupart du temps sur sa quantité d'urine (?!). Euh, 3L c'est pas assez ??? ti t'fous pas d'ma goule par hasard , ne lui a-t-elle jamais répondu, malgré son envie pressante (ah quel humour). Un matin, il eut même le bon goût de déclamer un poème alors qu'elle était à peine réveillée (!!!). Une autre fois encore, il passa dans sa chambre pendant qu'elle était aux toilettes et n'attendit pas qu'elle en sortit pour la saluer. Il déclama les chiffres, et ressorti flanqué de la troupe.

Ce qui parait une douce excentricité lorsqu'on est bien portant devient une forme d'agression lorsqu'on est souffrant et dépendant. La sortie fut donc une bénédiction.

Hélas, plusieurs fois, il fallut revenir, discuter d'évolution de cicatrice, de volume d'urine, -encore-, de fréquence des mictions -mot charmant-, etc. Bonheur, glamour, poésie étaient les maîtres-mots de ces entrevues.

Et lors d'un rendez-vous, à l'approche de l'été, un thème nouveau surgit :
- Et surtout, n'exposez pas votre cicatrice au soleil hein !
- Oui d'accord... Non mais, attendez, cet endroit de l'anatomie voit rarement le soleil !
- Oh, vous savez, moi, je suis tropézien. Donc nudiste alors, tous les étés ...

Horrifiée d'en savoir trop à son tour sur cet homme qui connaissait déjà trop d'elle, la jeune fille s'enfuit sans attendre.

Ceci est une participation au concours du blog de Moo.

Je ne sais plus ce qu'il y a à gagner (j'ai retenu le chocolat), mais le thème m'a rappelé cette anecdote savoureuse.