Vendredi Intello : question d'image
>> vendredi 19 août 2011
Cet article est écrit dans le cadre des Vendredis Intellos de Mme Déjantée.
Je déroge un peu à la règle, je ne cite pas d'extrait cette semaine, je me base sur une vidéo. J'espère que la team des VI ne m'en tiendra pas rigueur !
Je déroge un peu à la règle, je ne cite pas d'extrait cette semaine, je me base sur une vidéo. J'espère que la team des VI ne m'en tiendra pas rigueur !
Cette semaine, en une de Hellocoton, je tombe sur le billet de la Duchesse d'Orléans.
Et je découvre une problématique que je n'aurai jamais à affronter avec Progéniture, blondinette aux yeux bleus et à la peau pâle : la conciliation de notre image de la beauté avec la peau noire.
Je me permets de relayer la vidéo qu'elle a choisi pour illustrer son billet.
Ce test m'a fait monter les larmes aux yeux. Quelle tristesse dans le regard de cette petite fille qui montre à quelle poupée elle ressemble : la poupée qu'elle vient de désigner comme laide et méchante !
Il n'empêche que Progé sera probablement elle aussi confrontée à un problème qui touche beaucoup de femmes aujourd'hui (oui, je suis persuadée que le problème d'estime de soi touche plus largement les femmes que les hommes aujourd'hui) : comment se trouver belle (et pas seulement sur le plan physique) ? Comment se voir comme quelqu'un de valeur ?
Au grand désespoir de l'Homme, je suis fan de l'émission "Belle toute nue". l'objectif est de permettre aux femmes candidates de se trouver à nouveau (enfin ?) "belle toute nue". Même si je trouve que l'émission est bien souvent trop outrée, et trop violente dans son traitement, le discours me parait tellement sain et bon pour notre conception de la beauté de la femme que je suis fidèle au RV.
Au début de chaque émission, le présentateur place la jeune femme face à son reflet, en sous vêtements. Certaines ne se sont pas regardées ainsi, en pied, depuis plusieurs années, mais le pire a été pour l'une d'entre elle qui, à la question "Comment tu trouves ton corps ?", a répondu "Ben c'est dégueulasse... Oui, c'est dégueulasse", en enveloppant la totalité de son corps d'un geste dégouté.
Comment peut-on parler de soi ainsi, avec tant de haine et de détachement ??
Ça m'a rappelé certaines phases de mon adolescence où j'avais cette impression de ne rien valoir, de ne servir à rien. Et encore, j'ai de la chance, je suis de nature peu complexée physiquement.
Alors se pose la question qui fait que ce post n'est pas totalement hors sujet dans le cadre d'un Vendredi Intello :
Comment apprendre l'amour de soi à un enfant ?
Comment élever nos enfants de manière à en faire des adultes sereins et en accord avec eux-mêmes ?
La question se complique quand on est soi-même en lutte contre la fâcheuse manie de se sous-estimer (manie en voie de disparition chez moi, grâce à l'hypnose, ouf !). Comment apprendre à un enfant à s'aimer quand l'idée n'est pas évidente pour soi-même ?
Comment élever nos enfants de manière à en faire des adultes sereins et en accord avec eux-mêmes ?
Une de mes craintes de mère est justement de transmettre certaines de mes "névroses" à mes enfants sans rien pouvoir y faire. Ce fut une des motivations pour arrêter de me ronger les ongles et me lancer dans l'hypnose.
Je n'ai pour l'instant aucune réponse (à part régler mes problèmes pour espérer ne pas les transmettre), mais je suis d'avis que les récentes contributions sur la communication non violente et le respect de l'enfant sont le début de la solution.
Et croyez-moi, chez moi, il y a du travail à faire en terme de communication non-violente (pour tout vous dire, je peine à saisir les subtiles différences entre les phrases proposées en exemple)... Cela fera peut-être l'objet d'autres réflexions, le temps de murir tout ça.
Pour en savoir plus sur le sujet de la communication non violente, les précédentes contributions dans le cadre des Vendredis Intellos :
- Maman Nature nous conseille un livre pour apprendre à poser des limites à son enfant dans le respect
- Maman Sioux nous propose un autre livre pour mieux comprendre l'opposition, les pleurs et les crises de rages des enfants de 1 à 5 ans. Ça tombe bien, on est en plein dedans chez les Tellectuelle !
- Home Sweet Môme nous fait part de deux lectures. L'une propose d'apprendre à Enseigner avec bienveillance et attire notre attention sur le cercle vicieux du jugement, qu'il soit négatif ou positif (nouveauté absolue pour moi) ; l'autre sur l'ambivalence de la récompense. Ce thème est d'ailleurs développé dans un deuxième post.
Et pour vous balader facilement dans toutes les contributions, je vous invite à vous promener dans l'arbre à perles (ou Pearltree) des Vendredis Intellos !
16 contributions extrêmement pertinentes:
Ma maman est du genre hyper stressée et quand elle stresse, elle touche tout le temps ses sourcils en tirant sur les poils...
Et bien à une époque, je me suis surprise à faire comme elle.
Pour le moment je ne pense pas avoir de névrose particulière donc de ce côté, ça va.
Par contre, je suis étonnée du manque de tolérance des enfants de 6-7 ans. Chez nous, aucun discours racistes, bien au contraire et mon fils est déjà rentré de l'école avec des propos qui ne nous ont pas plu.
Dans ces cas là il y a toujours discussion.
Nous essayons le plus possible à ce que nos enfants ne voient pas la couleur de peau comme une différence entre les gens.
J'ai les larmes aux yeux. Cette vidéo est très triste...
J'ai moi même tendance à me sous estimer, je n'avais jamais pensé à la repercussion sur mes enfants, je vais y reflechir maintenant.
Merci
J'ai encore la chair de poule après avoir vu cette vidéo. C'est là que l'on s'aperçoit que l'éducation de nos enfants est importante. Non seulement ça, mais nos enfants reproduisent ce qu'ils nous voient faire, ce qu'ils nous entendent dire, et si tu leur reproches : ils s'empresseront de te dire, mais je fais comme toi.
J'en ai l'exemple avec la cigarette (que dieu merci j'ai réussi à arrêter depuis 80 jours), deux de mes fils sur trois fument et lorsque je leur fais la remarque, ils me balancent carrément à la figure avec un grand sourire : mais maman on t'a toujours vu fumer, tu fumais même à coté de nous. Que voulez vous que je dise ?
A bientôt
ton article me parle beaucoup ... j'ai souvent peur d'en demander trop à mes enfants, ou que comme moi et leur père ils subissent les regards du métissage. un très beau sujet ...
Que de questions intéressantes soulevées...Comment apprendre à notre enfant à s'aimer alors que l'on commence tout juste à s'accepter...C'est mon cas, j'ai eu de "gros" problèmes sur l'acceptation de mon corps depuis l'adolescence jusqu'à la naissance de ma fille, depuis, je m'accepte mais, j'ai peur que ma fille rencontre les mêmes problèmes que moi...Un long travail en perspective !
Coucou !!!
J'avais déjà vu cette vidéo, et elle m'avait laissé sans voix face à la vision que ces enfants ont d'eux !!!
Je crois que le plus important, est d'apprendre à nos enfants à avoir confiance en eux, et c'est comme cela qu'ils pourront s'aimer !!!
Bonne aprèm !!!
Ton article me parle beaucoup à moi aussi. Si je retarde un peu le moment de me lancer dans l'aventure du ou de la Mini-tayiam, c'est parce que j'ai peur de transmettre trop de mauvaises choses à mes petiots. J'ai encore beaucoup de choses à régler. Bien sûr, je ne serai jamais parfaite. Mais, j'aimerais être fière de moi avant de me donner en exemple à mes enfants. Ma thérapie m'y aide beaucoup... ;-)
Quoi qu'il en soit, l'image de soi, c'est extrêmement important et constructeur. L'enfant se voit à travers le regard des autres et construit sa propre image sur celle-là. Pas facile, en tant que parent, de rectifier le tir... :-)
Très bel article, en tout cas. Merci ! :D
J'ai juste un bémol à mettre sur cette vidéo, on ne connait pas le niveaux socio-culturel de ses enfants, on ne sait pas dans quel genre de quartier ils vivent. De loin et hors tout débat sur le racisme, je les vois moi, réagir en fonction des "images" que leur société véhicule. A savoir des délinquants plus souvent noirs que blancs, donc, forcément, la poupée noire est la vilaine poupée.
Pour le reste, l'image de soi est importante pour les enfants, j'en suis convaincue, mais est-ce à dire qu'il faut que nous soyons "parfaits" ? Nos faiblesses, nos erreurs, notre quotidien, ils vivent avec. Quand on est suffisamment conscients pour être "ici" à lire les sujets abordés et à s'y plongé, je ne me fais pas de soucis pour nos enfants. On fera avec ce qu'on a du mieux qu'on peut non ?
MissBrownie : je tiens de ma maman l’onychophagie (je me ronge les ongles) ainsi que la quasi incapacité à ne "rien faire" ;)
Pour le manque de tolérance des petits, je le prends surtout comme la peur naturelle que l'on a devant ce qui est différent. je dis "naturelle" car à l'état sauvage, différent = danger. A nous de savoir éduquer nos "sauvageons" et d'en faire des animaux sociaux !
Marie : moi, c'est ma hantise depuis ma première grossesse, j'ai même fait 6 mois d'analyse pour ranger tout ça dans ma tête !
Marie Do : ici, deux parents ex-fumeurs, et deux enfants sur trois en âge de fumer sont fumeurs ...
Mumaddict : merci !
Sandy : si le travail est entamé, je crois vraiment que ça ne devrait pas poser de problème, car tu es devenue vigilante.
Laetibidule : le tout c'est de savoir comment (et de pas se rater)
Tayiam : ton article du jour m'a aussi beaucoup parlé, on est raccord aujourd'hui.
Mais, si je peux me permettre un conseil, ne retarde pas trop tes projets pour "si peu". En effet, la grossesse et la maternité sont de tels chamboulements qu'il est possible que ça te fasse avancer voire même régler certains trucs.
Lapunaise : tu as raison et j'avoue que la mise en scène (avec musique larmoyante) m'a aussi gênée. Mais, ça a fait écho en moi.
Pour la seconde partie de ton com', tu sais que je ne suis pas encore assez dans le lacher-prise et que je ne me fais pas encore assez confiance pour ça (mais je sens que la sérénité dans ma maternité arrive enfin avec cette deuxième grossesse). Mais je veux croire que tu as raison (reste juste à persuader mon moi profond)
Merci du relais sympathique :)
@Lapunaise, puisque j'ai 2 filles concernées et une pas, je peux te le dire, elles qui ne vivent pas dans un quartier chaud, se disent simplement "moches" car différentes. Pas tant différentes de leurs camarades (elles ne sont pas les seules noires) que du modèle féminin massivement proposé par la pub, les jouets... elles se rêvent blondes aux cheveux lisses... et bien sûr blanches. Si les femmes noires dépensent 3 à 4 fois plus en cosmétiques que les blanches ce n'est sans doute pas un hasard (dont les fameux produits éclaircissants très dangereux)
Plus généralement, noirs ou blancs, un bouquin que j'avais bien aimé il y a quelques années dans la version 0-6 ans et qu'il faudrait que je lise en 6-12 ans :
http://www.amazon.fr/Favoriser-lestime-soi-0-6-ans/dp/2922770435/ref=pd_sim_b_1
Je reste confrontée à la dure réalité que vit tout parent dont l'enfant grandit : nous donnons des armes à nos enfants, sans savoir s'ils sauront s'en servir. L'influence de la société grandit à mesure que l'enfant grandit, mais la maîtrise des armes aussi ! Ne pas laisser tomber, tenir encore et encore... Mais je reste confrontée à des réponses comme "oui mais toi tu nous trouves toujours belles !"
Duchesse : merci de ton passage ici !
La nuance de Lapunaise ne concernait, je pense, que la video.
Merci pour le lien vers le bouquin, je pense qu'il va garnir le panier Amazon que je constitue au gré de mes lectures dans ces Vendredis Intellos.
@Duchesse: comme le souligne La Tellectuelle, la nuance ne concernait que la vidéo - d'où viennent ces enfants, quel échantillon, quel niveau, combien ont-ils répondu que la poupée noire était gentille, etc etc).
Pour le reste, pour ce que les enfants vivent de différence, notre fille blonde aux yeux bleus (origine polonaise-yougoslovaque à une génération) se sent différente de ses camarades, parce qu'elle est la seule à avoir les cheveux aussi fins, aussi bouclée, aussi blonds ! Elle se sent différente parce que ses copines ont les cheveux longs et pas elle. Moi aussi je la trouve toujours belle, et moi aussi elle me le fait remarquer. Elle qui ne rêve que de cheveux lisses pour faire des nattes sans qu'aucun cheveux ne s'échappent et extermine sa coiffure avant la cantine ! Futile on est bien d'accord, mais elle, elle n'en peut plus de ses cheveux qui ne sont pas ceux de ses meilleures amies !
Sa nounou est ivoirienne (je me refuse à dire noire, parce que ça induit une "race" je déteste ça, on est français, ou ivoirien, mais pas blanc ou noir, ou alors brun aux cheveux crépus, ou blond aux cheveux frisés, bref, dire blanc ou noir pour un humain marque d'entré de jeu une ségrégation). Donc sa nounou est ivoirienne, a fait et continue de lui faire des tresses comme à sa propre fille, les seules qui tiennent la journée.
Je crois que la différence elle est aussi dans ce que les enfants y mettent, malgré tout le soin qu'auront leurs parents à leur faire comprendre qu'un être humain, il est humain point c'est tout qu'il soit noir, blanc, rouge ou à rayures.
Pour les armes, avec mon fils de 18 ans j'ai un peu de recul. Même si ça n'apparaissait pas de manière flagrante quand il était petit, je t'assure qu'ils les acquièrent au fur et à mesure. Je ne sais pas comment expliquer ça, mais je crois que plus on appuie nous parents, sur le fait qu'ils soient "pareils" aux autres alors qu'eux vivent mal leur différence, et plus je crois que les enfants restent sur la différence. Mais mon expérience ne vaut que pour ma famille nucléaire et mon entourage proche. Nous sommes confrontés à de nombreuses différences, mixité amicale oblige :-) , qu'elles soient sociales, politiques, religieuses, physiques, agrémenté de handicap plus ou moins flagrant, bref, viens à une bringue chez nous et les armes que tu donnes à tes filles, n'auront pas lieues d'être tenues en garde. Parce que parfois ça fait du bien de lâcher un peu la pression, d'être juste soit, justement tout le monde est vraiment différent de l'autre, de tous les autres, et qu'aucun ne se ressemble, si ce n'est de coeur.
Ne pas laisser tomber, tenir encore et encore, c'est valable pour plein de choses que d'aider nos enfants à affronter le regard des autres sur la couleur de leur peau. Et parfois, ça fait du bien de savoir qu'on peut compter sur les autres pour ne pas lâcher. La Tellectuelle fait partie de mes soutiens... Merci ma poulette.
Merci beaucoup de ta contribution!!! Il y a beaucoup de choses à dire sur ton article, je n'en commenterais que le début portant sur la vidéo...
Cette vidéo est incontestablement faite pour faire réfléchir, réagir.. à raison d'ailleurs, contre une normalisation de l'image (que tu dénonces dans la suite de ton article!!)susceptible de générer de cruelles et injustes discriminations...
Malheureusement, quelque soit la véracité de ce qui est dénoncé, il ne s'agit en rien d'un "test" au sens scientifique du terme...Par exemple:
¤Sait-on comment réagissent les enfants "blancs" à ce type de test?? (par exemple quand j'étais toute gamine, je rêvais d'avoir un petit frère noir car je les trouvais bien plus beaux!!!)
¤La question posée est extrêmement suggestive car elle suppose qu'il existe une "bonne réponse" (-> il est demandée QUELLE poupée est gentille/méchante). Dans ce cas, on ne peut pas savoir la part de "contrat didactique" dans la réponse, c'est à dire: dans quelle mesure l'enfant répond ce qu'il pense ou répond ce qu'il pense qu'on attend de lui (à ce propos: l'interrogateur était-il blanc ou noir??)
Tout ça pour dire que, bien malheureusement, ça n'est pas si simple... j'essaierai de développer encore un peu tout ça dans le débriefing!!
A lundi donc!!!
@Lapunaise, nous sommes d'accord sur pas mal de choses ;)
Tout enfant se sent différent pour une raison ou une autre... mais pour avoir une fille "blanche" et deux filles "noires" le relais de cette différence dans les attitudes de certains camarades ne sont pas les mêmes... bref je crois qu'on pourrait en parler des heures !
J'ai du mal à dire "africain" pour "noir" et "norvégien" pour "blond" pour ma part. Comme tu le dis bien la différence existe, pour moi ne pas la nommer ne consiste pas à la valoriser mais à l'éviter.
Quand aux armes... oui, ça fait du bien de s'appuyer les un sur les autres quand à l'éducation, mais de plus en plus je crois qu'il faut aussi se "former" en fonction de ce que l'on croit profondément.
J'ai hâte de lire le debriefing de la Déjantée !
@Duchesse : je n'ai pas trouvé d'adresse mail sur ton blog, du coup je réponds ici, avec crainte de polluer les coms :-) (mille excuses Nélène). Pour juste rajouter que la différence existe, oui elle est là, elle est souvent flagrante, mais qu'apporte le fait de dire "ben si là Paul, le noir" en décrivant une personne, ou "Mais si tu sais Ana, la petite fille en fauteuil", plutôt que "Paul, avec la chemise blanche et les lunettes" ou "Ana la petite fille à côté d'Eloïse" ? Ici, enfin je veux dire chez nous, la différence existe, on l'intégre juste comme étant "normale". Ana est polyhandicapée moteur et cérébrale, soit, mais avant tout elle est Ana. Abi est noire, soit, mais avant tout elle est Abi. Je ne crois ni valoriser, ni nier la différence, on tente juste de l'intégrer comme étant un état de faits auquel on ne peut rien de plus que comme d'avoir les yeux bleus, ou un grand nez.
En tout cas, nous sommes quasi voisines, ça pourrait être une belle idée de rencontre non ? :-)
De retour sur la toile, je voulais vous remercier pour la teneur des échanges, je ne pensais pas inspirer tout cela et ça me fait plaisir :D
Pas grand chose d'autre à ajouter, juste que je suis fière d'avoir des commentateurs tels que vous (mais je suis présentement dans un état d'esprit très "all you need is love")
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